Made In France: Stratégie anti-crise ?
A demain favorise la production en France dans sa consommation
Le Made In France est de retour ! La tendance revient sur le devant de la scène avec notre Ministre du redressement productif, posant avec sa marinière et son robot ménager « Made In France ». Mais quelle est l’identité de ce concept utilisé lors de chaque grave épisode de crise industrielle ? Comment le consommateur français et international peut s’y retrouver et se fier à toutes les étiquettes « bleu-blanc-rouge » ?
A chaque crise industrielle son slogan. Pour la crise de 1973, le PCF lance le « fabriquons français » en 1977, puis pour celle de 1993, les chambres de commerce et d’industrie lance une campagne de communication « nos emplettes sont nos emplois« , et dernièrement le « made in france » d’Arnaud Montebourg. Le gouvernement Ayrault cherche (encore?) les clés pour retrouver de la croissance et arrêter les plans sociaux et l’explosion du chômage. La carte du bleu-blanc-rouge est jouée à fond par le gouvernement et les marques pour tenter de relancer la consommation dans l’Hexagone. Plusieurs enquêtes et sondages montrent que les Français sont prêts à défendre leur patriotisme économique en payant plus cher (10%) un produit « Made In France ». Ce mouvement citoyen exprime une prise de conscience pour une consommation responsable. Cela se traduit par une recherche des circuits courts et de proximité (vente directe chez les producteurs), ainsi qu’une traçabilité pour ne pas être berné. Après la période de greenwashing, le « cocoricouac » commence par un manque d’informations sur les étiquettes pour les consommateurs et une définition légale du « Made In France ». Attention de ne pas tomber dans le protectionnisme pour entraver la libre circulation des marchandises, mise en place dans l’Union Européenne. Mais le consommateur n’acceptera pas de payer plus cher pour acheter français si derrière l’étiquette se cache des délocalisations, des produits nocifs pour la santé et la planète ou encore des abus éthiques et sociaux. Le consommateur attend d’un produit une garantie, une traçabilité et une qualité. L’actualité sur le scandale de la viande renforce ces « consomm’attentes« .
De même, le « Made In France » ne garantit pas:
- un plein emploi car des personnes travaillent dans l’importation
- une qualité impeccable car d’autres pays sont plus spécialisés sur certains marchés
- un impact réduit sur l’environnement car le transport, les techniques de fabrication ou les matériaux utilisés peuvent être plus polluants avec une étiquette « bleu-blanc-rouge »
Pour aider le consomm’acteur a prendre la meilleure décision sur l’achat des produits, il faudrait normaliser une traçabilité des produits, améliorant la transparence de l’étiquette « Made In France ». La stratégie de communication du « Made In France » ne doit pas cacher une impuissance de la politique industrielle menée par le Président François Hollande et son gouvernement. L’enjeu du « Made In France » est d’abord dans l’organisation de l’offre et l’attractivité du territoire. Les relocalisations et les innovations de nos entreprises doivent être des signaux forts, mis en avant. Par exemple, dans l’Orne, l’association entre des spécialistes Le Chameau et Michelin permettra de créer une botte « Made In France ». Cette démarche de « co-branding » français permet d’associer des savoir-faire et d’innover pour créer des produits compétitifs et d’une qualité irréprochable, et ainsi être reconnu dans le monde entier comme des spécialistes. Il ne s’agit pas de se focaliser sur la production mais sur « l’économie de la contribution« , où l’essentiel de la valeur ajoutée résidera dans l’innovation, la recherche, les brevets et le marketing pour s’adapter aux besoins de demain des consommateurs.
Que notre politique industrielle transpire un Made In France mondialisé.
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